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Dénutrition & cancer: sensibilisation pour une meilleure prévention

Undernutrition for cancer patient
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Le cancer est la sixième cause de mortalité dans le monde

Avec 18.1 millions de nouveaux cas et une mortalité estimée à 9,6 millions de morts en 2018 (soit 1 décès sur 6), le cancer est considéré par l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) comme la sixième cause de mortalité dans le monde1 En Europe, les cas représentent environ 1 cas de cancer sur 5 (23.4%) 1

Les patients atteints de cancer sont également dénutris !

Selon la Société Européenne de Nutrition clinique Entérale et Parentérale (ESPEN), la dénutrition est une caractéristique fréquente des patients atteints de cancer, quel que soit l’âge des patients. 2 Il a été montré dans une étude italienne en 2017 que 9% des patients atteints de cancer étaient dénutris à la première visite et 43% étaient à risque de dénutrition. 3

  • D’un côté la dénutrition est la conséquence à la fois de la présence de la tumeur mais aussi des traitements anticancéreux médicaux et chirurgicaux. 2
  • D’un autre côté, la dénutrition a également un impact négatif sur la qualité de vie et la tolérance des traitements 2

L’ESPEN estime qu’entre 1 à 2 patients atteints de cancer sur 10 meurent des suites de la dénutrition plutôt que de la tumeur elle-même. 2

La nutrition a une place toute particulière dans la prise en charge du cancer

Des preuves solides indiquent que les problèmes nutritionnels doivent être pris en compte dès le diagnostic du cancer et doivent être pris en charge en parallèle des traitements. Cependant, la malnutrition liée au cancer est encore largement méconnue, sous-estimée et sous-traitée dans la pratique clinique. 2

Comment le cancer et les traitements peuvent affecter l’alimentation ?

Selon le traitement, les personnes atteintes de cancer peuvent avoir différents effets secondaires affectant l’alimentation du patient : 2

L’alimentation doit avant tout couvrir les besoins énergétiques du patient

Comme dans la population générale, l’alimentation chez le patient atteint de cancer doit absolument répondre à ses besoins énergétiques. Il s’agit de la somme de la dépense énergétique au repos, de l’activité physique et, dans un faible pourcentage, de la (production de chaleur par l’organisme) induite par l’alimentation.

L’ESPEN suppose que la et que le besoin se situe entre 25 et 30kcal/kg de poids corporel/jour2 Cela équivaut pour une personne de 70kg à un apport entre 1750 et 2100kcal.

Toutefois, des études montrent qu’il y a environ 50% des patients qui sont hypermétaboliques c’est-à-dire qui ont une dépense énergétique élevée au repos 4,5.Il est donc important d’apporter plus d’énergie à ces patients : les besoins énergétiques doivent être adaptés.

Les lipides sont facilement mobilisés par le patient présentant une résistance à l’insuline par rapport aux glucides

En plus de la dénutrition, les patients atteints de cancer peuvent développer des troubles métaboliques tels qu’une résistance à l’insuline. Chez ces patients, l’absorption et l’oxydation du glucose par les cellules musculaires sont altérées ; cependant, l’utilisation des graisses est normale voire augmentée, suggérant ainsi un avantage pour un apport alimentaire en lipide plus élevé qu’en glucides pour favoriser un apport énergétique efficace chez ces patients . 2

Les besoins en protéines sont plus importants chez les patients atteints de cancer

Le maintien de la masse musculaire dépend de la balance entre le taux de synthèse des protéines musculaires (anabolisme) et leur dégradation (catabolisme)6–8Chez les patients atteints de cancer, le renouvellement des protéines musculaires peut être perturbé 8,9 cela pour plusieurs raisons :

  • Un apport réduit en protéines en raison de l’anorexie liée à systémique et des effets indésirables du traitement du cancer contribue à la perte musculaire10,11.
  • En plus de l’apport réduit en protéines, la synthèse protéique musculaire est fortement affectée par le niveau d’activité physique 7,12–14 , qui est souvent diminué dans le cas d’un cancer15–17 , exacerbant encore le catabolisme, c’est-à-dire la dégradation protéique.

Cette perte musculaire chez ces patients s’appelle la cachexie : 50% des patients atteints de cancer sont cachexiques 18

Des études métaboliques ont montré qu’un apport élevé en protéines favorisait la synthèse protéique des protéines musculaires chez les patients atteints de cancer19.

C’est pour cette raison que les directives de l’ESPEN recommandent au moins 1g/kg/jour de protéines voire 1.5g/kg/jour quand c’est possible 2. Par exemple, pour une personne pesant 70kg, cela représente entre 70 et 105g de protéines par jour. En comparaison, il est recommandé pour un adulte sain de consommer selon l’Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA).

La qualité des protéines est tout aussi importante que la quantité !

La qualité des protéines se base sur la mesure de sa composition en acides aminés indispensables et sa digestibilité. Plus une protéine est riche en acides aminés indispensables, plus l’organisme sera capable de produire de nouvelles protéines :

Les protéines laitières, telles que la caséines et protéines sériques sont justement riches en acides aminés essentiels, et donc en capacité d’avoir une action sur l’équilibre synthèse/dégradation des protéines musculaires. Chaque protéine laitière à sa particularité, liée à sa structure :

  • En général, les protéines sériques, telle que le lactosérum, sont qualifiées de protéine dites « rapides » car le passage entre l’estomac et l’intestin est rapide et que, lors de sa digestion, les acides aminés y sont absorbés sur une brève durée20. Enfin, il a été montré que l’arrivée rapide des acides aminés dans le sang, notamment de la leucine, pourrait induire une augmentation de la synthèse protéique musculaire21.
  •  Les caséines sont absorbées plus lentement. En effet, leur coagulation dans l’estomac ralentit leur digestion, et induit une libération plus lente dans le sang ce qui confère à la caséine la capacité à la fois de réduire la dégradation des protéines musculaire et aussi induire une augmentation de la synthèse protéique musculaire.

Pour subvenir à ces besoins nutritionnels, des conseils diététiques ou encore de CNO sont recommandés.

Ces conseils incluent : 2

  • En première intention les conseils diététiques qui visent à encourager l’apport en aliments et boissons riches en énergie et en protéines afin de maintenir ou améliorer le statut nutritionnel.
  • Le traitement des symptômes ayant un impact direct sur la prise alimentaire notamment l’anorexie
  • Proposer les Compléments Nutritionnels Oraux quand l’enrichissement de l’alimentation n’est pas suffisant pour atteindre les objectifs nutritionnels

Cette prise en charge nutritionnelle est préférablement initiée quand le patient n’est pas encore sévèrement dénutri. 2

La supplémentation en CNO est conseillée quand l’alimentation enrichie n’est pas efficace pour atteindre les cibles nutritionnelles. En effet, ils sont indiqués quand le patient n’est pas capable de manger plus de 50% des apports en une semaine ou entre 50 et 75% des besoins en 2 jours. 2

Nos CNO permettent d’aider à atteindre les cibles nutritionnelles.

Boisson enrichie 1 bouteille apporte
(% des besoins)
Crème enrichie 1 crème apporte
(% des besoins)
Energie (Kcal) 360 to 460 17-26% 300 14-17%
Protéines (g) 20-29 19 to 41% 14 13-20

Conclusion

Les produits de nutrition clinique orale permettent de répondre parfaitement aux besoins des patients dénutris et cancéreux.

Pour plus d’informations sur notre gamme de produits de nutrition clinique orale, n’hésitez pas à nous contacter via notre formulaire de contact

Auteure: Emmeline SALAMEH

Emmeline SALAMEH est docteur en physiologie et nutrition. Basée à Retiers elle fait partie du département Nutrition de Lactalis Recherche & Développement et est spécialisée en nutrition clinique.

REFERENCES

  1. Bray, F. et al. Global cancer statistics 2018: GLOBOCAN estimates of incidence and mortality worldwide for 36 cancers in 185 countries. CA. Cancer J. Clin. 68, 394–424 (2018).
  2. Muscaritoli, M. et al. ESPEN practical guideline: Clinical Nutrition in cancer. Clin. Nutr. Edinb. Scotl. 40, 2898–2913 (2021).
  3. Muscaritoli, M. et al. Prevalence of malnutrition in patients at first medical oncology visit: the PreMiO study. Oncotarget 8, 79884–79896 (2017).
  4. Bosaeus, I., Daneryd, P., Svanberg, E. & Lundholm, K. Dietary intake and resting energy expenditure in relation to weight loss in unselected cancer patients. Int. J. Cancer 93, 380–383 (2001).
  5. Cao, D. et al. Resting energy expenditure and body composition in patients with newly detected cancer. Clin. Nutr. Edinb. Scotl. 29, 72–77 (2010).
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